mercredi 1 août 2012

Lettres à soif (11)

Que fait la vigne l'été ?

Elle n'est pas dans les embouteillages ni dans la sculpture des vagues. Elle semble en état de grâce dans ces temps où les jours se tissent en tresses longues. Le matin, la lumière secoue doucement les draps frais de la nuit échappée, le zénith se calcine, la pénombre devient la confidente des yeux mi-clos et le crépuscule installe son regain avant que les libations nocturnes n'étanchent cette envie de vin frais qui nous a taraudé toute la sainte journée.

L'été, la vigne fricote avec ses instincts, embellit, donne ses fleurs puis ses raisins dans un tourbillon d'étamines. Elle exhibe son plus beau tracé, celui de l'espoir d'une vendange cathartique. Alors nous, sous la tonnelle, en loucedé, on ouvre une bouteille pour boire à sa santé sauvage, du côté, par exemple, de la Sainte-Baume, chez Jean-Christophe Comor et ses Terres Promises.

A lire ses étiquettes on comprend que le vigneron aime les mots. "Analepse" ou encore "Abracadabrantesque" le vérifient.

Tiens ! Pourquoi pas ? Quoi ? Se remémorer la poésie du grand Arthur, poète à Charleville, épistolaire à Aden, tout en mystère comme souvent le sang de la terre et atypique en son parcours, à l'égal de celui qui a élevé dans ses chais ce sublime rosé, "L'apostrophe"...


...qu'on peut têter sous la lune...


...cette "blanche Séléné" qui "laisse flotter son voile / Craintive, sur les pieds du bel Endymion" * en murmurant simplement comme dans "Comédie de la soif" :

"Au soleil sans imposture
Que faut-il à l'homme ? boire"

Belles vacances, belles ivresses, belles lectures.

* in "Soleil et chair"

1 commentaire:

  1. Si vous aimez les mots, les étiquettes "décalées" et accessoirement les vins en macération carbonique: http://levertetlevin.com/fichetech?prodID=844

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