"La solitude du chorizo" était sa chrysalide. Son bouillon, son jus. Mâme Eugénie s'y est mû instinctivement. Enfin, elle a tout de même passé toutes les épreuves officielles pour manier ustensiles, monter mayo & toréer réaction de Maillard. Bref ce qui se doit d'être enseigné et appris. Mais Eugénie n'était qu'un pseudo, un avatar. Un hommage surtout. A l'héritage génétique, à la passation des sensations. Ceux d'une grand-mère et de ses tours de mains, des recettes qui tapissent pour toujours les cortex des grands qui n'ont pas oublié qu'ils ont été des "drôles", des pitchounes. Et là, l'instinct alors s'exprime. Tension entre savoirs & saveurs. Indispensable.
Jean-Marc
Sinceux, puisque c'est lui, s'est engendré en Eugénie, l'aïeule
cordon bleue horizon des Pyrénées. Mais ce ne fut pas simple. Il
fallut, après la reconversion, les examens, faire ses classes. D'où
peut-être la solitude. Et dans ces pérégrinations, il y a
l'aficion à la
cuisine ibérique. D'où le chorizo.
Mais, si selon
Epicure, "La vie périt par le délai, et chacun de nous meurt
affamé", Jean-Marc ne l'entendait pas sans se passer d'être
curieux, avide, partageur, gourmand. Car pour être affamé il faut
savoir avoir faim. Et soif. La découverte des "vins d'vie" suite à notre rencontre avec François Blanchard du Grand Cléré
fut d'ailleurs déterminante sur le chemin des accords entre le
raisin & le fricot qu'affectionne depuis toujours le nouveau
maître-queue. Le blog qui en découla eut tout de suite un protocole
solide & liquide bien léché (photos à l'appui), ordonné, avec
pour mission de transmettre de l'eau à la bouche. Les suiveurs de sa
page furent de plus en plus nombreux. C'était important pour
encourager ce passionné qui poursuivait son désir impérieux de
passer à l'étape suivante. Avoir son bouclard, sa gargote, sa
propre "maison".
Car c'est fait.
Hosanna au plus haut des flammes. Jean-Marc Sinceux a maintenant de quoi
entretenir ses propres gammes. Son chez lui. Ses casseroles, sa cave
et son resto. L'adresse est sise au 3 rue Dénoyez en plein XX°. Il
l'a simplement baptisé "Le Desnoyez" en hommage aussi à
ces tenanciers tels le sus-nommé ou le fameux Ramponneau qui firent
le beau temps de Belleville, celui des guinguettes, de la Courtille
et des cerises. Les produits sont ultra frais, la carte courte et
inspirée des recettes d'Eugénie si prisée dans "La
solitude..." avec bien entendu les vins de vignerons qui vont à
l'amble. La jauge est à la mesure du projet : "cuisine soignée
/ vins de qualité / service aimable".
Voilà. Vous savez
tout. Il ne vous reste qu'à cheminer jusqu'au "Desnoyez",
vous entrez, saluez le daron, il faut prendre place, commander, vous
pourlécher et vous désaltérer. En ayant une jolie pensée pour
Eugénie. Grâce à qui finalement tout ceci est bien arrivé. De la
solitude à la béatitude.
"Le Desnoyez"
3 rue Dénoyez
75020 Paris
(Métro : Belleville)
06 61 19 18 31
"Le Desnoyez"
3 rue Dénoyez
75020 Paris
(Métro : Belleville)
06 61 19 18 31